" L'enthousiasme et la qualité sont récompensés "

Monsieur Siegwart, le conseiller fédéral a lancé les nouveaux pôles de recherche nationaux (PRN). L'ETH Zurich participe à quatre d'entre eux en tant que leading house ou co-leading house. En tant que Vice-président pour la recherche et les relations économiques de l'ETH, quel bilan tirez-vous ?
Roland Siegwart : Je suis très heureux. C'est un grand succès pour l'ETH Zurich. Nos chercheurs ont investi énormément d'énergie et d'enthousiasme dans leurs demandes. Je suis d'autant plus heureux que leurs visions et leurs rêves se réalisent désormais.

De votre point de vue, quelles sont les raisons du succès de l'ETH dans cette série de PRN ?
Les quatre PRN soutenus par l'ETH, à savoir "Fabrication numérique", "ARN et maladie", "Mathématiques de la physique" et "Ingénierie des systèmes moléculaires", se fondent sur des visions scientifiques convaincantes et ont le potentiel de marquer durablement le paysage suisse de la recherche et de l'innovation. Comme la sélection des PRN se fait sur concours, on peut dire sans hésiter que la qualité scientifique et l'excellence ont été récompensées. La bonne mise en réseau de l'ETH avec ses partenaires dans les domaines où des synergies scientifiques durables et judicieuses peuvent être exploitées a également contribué de manière déterminante à ce succès.

Quel rôle joue le fait que l'ETH assure la direction générale ou la codirection ?
Les deux, la direction générale et la codirection, sont des distinctions importantes pour l'ETH Zurich. Les codirections sont composées de partenaires égaux qui dirigent le PRN ensemble et de manière interinstitutionnelle. En tant que co-leader, on est également l'avocat de sa cause. Recevoir la direction générale d'un PRN donne simplement aux chercheurs concernés et à leur institution d'origine une motivation supplémentaire grâce à une visibilité accrue. Lors de la préparation, l'ETH a soutenu les quatre PRN retenus avec le même engagement, tant au niveau de la contribution financière propre que des mesures structurelles à long terme, comme la création de nouvelles chaires.

Quelle est l'importance des PRN pour l'ETH Zurich ?
Les PRN encouragent des thèmes de recherche fondamentale qui sont importants à long terme pour la Suisse. Pour l'ETH Zurich, cela signifie qu'elle peut mettre en place beaucoup plus rapidement certains nouveaux domaines de recherche. Ce faisant, ce ne sont toutefois pas les PRN qui dictent la stratégie de l'ETH, mais ils accélèrent la mise en œuvre d'une stratégie que nous définissons nous-mêmes et qui s'exprime aussi bien dans la stratégie de recherche que dans la planification des chaires ou dans les programmes de master et de doctorat.

Qu'est-ce qui a fait ses preuves dans les PRN, quel a été leur impact ?
Dans les domaines de recherche où l'ETH Zurich assume la direction générale, nous constatons que les fonds des PRN ont effectivement accéléré la mise en œuvre. Nous le constatons par exemple de manière impressionnante dans les PRN en cours pour la science quantique (QSIT) et pour les processus moléculaires ultrarapides (MUST). Cet effet de renforcement est typique des PRN, et il a pour conséquence que l'ETH attire encore plus de chercheurs talentueux et innovants.

Comment s'exprime concrètement cet effet de renforcement ?
Prenons l'exemple de l'actuel PRN Science et technologie quantiques : grâce à d'excellentes nominations et au renforcement apporté par le PRN, l'ETH est aujourd'hui un phare pour les sciences quantiques et est perçue comme l'un des principaux centres internationaux.

Qu'est-ce qui, en dehors du financement, fait qu'un PRN comme QSIT réussit ?
Le fait que l'ETH ait décidé d'investir dans la science quantique avant même de déposer sa candidature pour le PRN a été déterminant. Le Département de physique et la direction de l'école ont alors préparé - et parallèlement à la candidature auprès du Fonds national suisse - la création de chaires et de plateformes de recherche supplémentaires, de sorte que, lorsque nous avons été retenus, nous avons pu rapidement mettre en œuvre notre stratégie. Mais comme je l'ai dit, QSIT est un exemple, nous constatons des choses comparables dans le PRN MUST pour les processus moléculaires ultrarapides - et nous procédons de la même manière pour les nouveaux PRN.

En quoi les PRN se distinguent-ils des autres centres de compétences ?
Les PRN sont des centres de compétences nationaux. Par leur durée et leur taille, ils se distinguent nettement des autres centres de compétences, y compris de ceux internes à l'ETH. Ils durent douze ans et les sommes d'encouragement comprennent des contributions pouvant atteindre 40 millions de francs. Dans un PRN, on ne se contente pas de coordonner des activités, mais on met en place de nouvelles compétences et structures. Pour nous, cela signifie que les fonds des PRN permettent à l'ETH de créer des chaires supplémentaires et d'encourager de manière ciblée les femmes et les jeunes chercheurs : Une grande partie des fonds des PRN est consacrée aux salaires des doctorants.

Comment les femmes et la relève scientifique profitent-elles des PRN ?
Dans les PRN, les jeunes chercheurs, dont beaucoup de femmes, peuvent prendre en charge de petits projets de recherche sous leur propre responsabilité et s'établir ainsi dans leur domaine de recherche.

Un mot de conclusion : quel est le secret du succès des PRN ?
S'il y a un enseignement à tirer des PRN précédents, c'est bien celui-là : Plus ce sont les chercheurs qui portent un PRN avec enthousiasme, plus il aura de succès. En outre, les PRN ont aujourd'hui une très bonne réputation : pour de nombreux chercheurs, ils sont l'expression de l'excellence - c'est pourquoi la mise au concours actuelle a été plus compétitive que jamais.