Traquer les bactéries

Les infections urinaires doivent souvent être traitées avec des antibiotiques. Vos recherches vont-elles changer la donne ?
À long terme, c'est mon rêve. Mais avant de pouvoir développer de nouvelles thérapies, nous devons comprendre comment des bactéries pathogènes peuvent s'installer dans nos cellules vésicales et provoquer ainsi des infections urinaires récurrentes. Mes recherches visent à décrypter la stratégie des bactéries pour échapper à nos propres défenses immunitaires, mais aussi à un traitement antibiotique.

Vous travaillez avec la cryo-tomographie électronique. Qu'est-ce qui rend cette méthode si fascinante ?
Grâce à la cryotomographie électronique, les plus petits détails, comme les protéines, peuvent être rendus visibles dans les cellules. S'asseoir devant le microscope et peut-être découvrir quelque chose qu'aucun être humain n'a jamais vu de cette manière avant toi, permet toujours de se rendre compte de la complexité, mais aussi de la magnifique fonctionnalité de la structure de nos cellules.

Qu'est-ce qui était particulier dans votre collaboration avec l'hôpital pour enfants ?
Travailler avec des échantillons de patients est extrêmement passionnant pour un biologiste, mais c'est aussi un défi. Chaque échantillon est différent et ne se comporte malheureusement pas comme dans une éprouvette. Savoir que derrière se cache une personne atteinte d'une maladie que l'on espère pouvoir aider un jour, c'est incroyablement motivant.

Vous avez déjà accompli des choses importantes sur le plan professionnel. Votre ambition se manifeste-t-elle aussi dans votre vie privée ?
Ma deuxième passion, c'est la montagne. Mais il ne s'agit pas ici de réaliser des meilleurs temps, mais de vivre des expériences avec des amis dans la nature, que ce soit sur deux roues ou à ski - un équilibre épanouissant par rapport au travail en laboratoire. Et où peut-on combiner les deux de manière aussi merveilleuse, si ce n'est à l'ETH Zurich ?

Il y a une dizaine d'années, vous étiez assistant de recherche au Caltech en Californie. Qu'avez-vous retenu de cette période ?
Aux États-Unis, et plus particulièrement à Caltech, j'ai bénéficié d'un environnement de recherche très ouvert, qui m'a ouvert de nombreuses possibilités et a posé les bases de mes recherches actuelles. Pouvoir y travailler et être intégré sans réserve dans l'équipe était très inspirant en tant que jeune chercheur. J'aimerais transmettre cette ouverture d'esprit et cette confiance aux étudiants.